Meet the French women who fight violence against women: Isis Assogbavi

interview conducted by Raphaëlle Jouannic, 3rd generation WAVE Youth Ambassador (2022-2024) from France

Isis Assogbavi coordinates prevention actions at En Avant Toute(s), an organisation that supports young people under 26  in situations of conflict or violence through the commentonsaime.fr, an online platform that works to prevent gender-based violence by and for young people, through the training of professionals and awareness-raising activities on social media and in schools.

En avant toute(s) is part of the Fondation nationale solidarité femmes (FNSF) network, which is a member of WAVE Network.

In 2019, minors represented 55% of victims of sexual violence. Of these victims, 80% were girls. (Letter from the National Observatory on Violence against Women, 2020)

How can we raise awareness on violence against girls? 

We organize workshops on deconstructing sexist stereotypes and girl/boy equality in primary school. This allows us to get to the roots of stereotypes and make children understand that they lead to violence later on. We question the children about their behavior and their emotions in a friendly and playful way.

How do you adapt the sessions to such a young audience?

Sessions last one-hour because it’s difficult to get the pupils’ focus beyond, and we involve them more and more as the sessions progress. We start with presentations and then go on to forum-theatre where they act out situations that involve stereotypes, but everything is still in the form of a game. There are also adaptations for the French public. We use materials co-constructed with the American NGO Equimundo, as part of our partnership with the Global Boyhood Initiative, adapted to our context. For example, En avant toute(s) runs the workshops, whereas in Great Britain it is the teachers who are directly involved.

Is it not possible in France to directly involve teachers?

It’s always complicated when it comes directly from the Education Nationale system (the government), it’s often rejected. In this case, we are an external structure that comes to schools where the teaching staff and the administration are willing and interested. The government has set up equality focal points in schools, but it is on a voluntary basis, additional unpaid work, and is a heavy burden for the teachers.

How do the children react to the workshops? 

They are gradually becoming aware of the issue! There are still disparities between girls and boys, girls will use quite precise terms quite early. As early as CM1/CM2, some pupils will already say “men have the power, it’s the patriarchy”. It’s great to arrive in such a context, even if there are always points of resistance. It’s a very different context from 20 years ago when I was in primary school, it’s encouraging!

Why do prevention with children?

It is essential to start prevention at a very young age because that is when they learn the mechanisms that lead to inequalities between girls and boys and later between women and men. Being able to raise awareness makes it possible to anticipate these behaviors that can become violent in adulthood, and therefore to prevent violence and in the worst case, femicides.


A la rencontre des Françaises qui se battent contre les violences faites aux femmes : Isis Assogbavi

Isis Assogbavi coordonne les actions de prévention d’En Avant Toute(s), association qui accompagne les jeunes de moins de 26 ans en situation de conflit ou de violences à travers la plateforme commentonsaime.fr, et qui fait de la prévention des violences sexistes et sexuelles par les jeunes et pour les jeunes à travers la formation des professionnel.les jeunesse et des actions de sensibilisation sur les réseaux sociaux et en milieu scolaire.

En avant toute(s) fait partie du réseau de la Fondation nationale solidarité femmes (FNSF), membre du WAVE Network.

En 2019, les mineurs représentent 55% des victimes de violences sexuelles. Parmi ces victimes mineures, 80% sont des filles. (Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, 2020)

Comment faire de la prĂ©vention sur les violences sexistes et sexuelles auprès d’enfants ? 

On organise des ateliers sur la déconstruction des stéréotypes sexistes et l’égalité fille/garçon à l’école primaire. Ça nous permet d’aller à l’origine des stéréotypes et faire comprendre qu’ils mènent à des violences par la suite. On questionne les enfants sur leur comportement et leurs émotions avec bienveillance et de la manière la plus ludique possible.

Comment adapter la prĂ©vention Ă  un public si jeune ?

Ce sont des sĂ©ances d’une heure car au-delĂ  c’est difficile d’avoir la concentration des Ă©lèves et on les implique de plus en plus au fur-et-Ă -mesure des sĂ©ances. On commence avec des prĂ©sentations pour aller jusqu’au théâtre forum oĂą ils vont incarner des situations qui impliquent des stĂ©rĂ©otypes, tout reste sous forme de jeu. Il y a aussi des adaptations par rapport au public français. On utilise des supports co-construits avec l’ONG amĂ©ricaine Equimundo, dans le cadre de notre partenariat avec the Global Boyhood Initiative, adaptĂ©s Ă  notre contexte. Par exemple, c’est En avant toute(s) qui dispense les ateliers alors qu’en Grande-Bretagne ce sont directement les maĂ®tres et maitresses.

Ce n’est pas possible d’impliquer directement les maĂ®tres et les maĂ®tresses en France ?

C’est toujours compliqué quand ça vient directement de l’Education nationale (l’Etat), c’est souvent rejeté. Là c’est une structure extérieure qui se présente dans des écoles où le corps enseignant et l’administration sont volontaires et intéressés. L’Etat a mis en place des référents égalité dans les établissements mais c’est sur la base de volontariat, du travail supplémentaire non rémunéré, et c’est une lourde charge à porter pour les enseignant.es.

Comment les enfants rĂ©agissent aux ateliers ? 

Ils sont sensibilisĂ©s ! Il y a tout de mĂŞme des disparitĂ©s entre les filles et les garçons, les filles vont utiliser des termes assez prĂ©cis assez tĂ´t. Dès le CM1/CM2, des Ă©lèves vont dĂ©jĂ  dire d’elles-mĂŞmes « ce sont les hommes qui ont le pouvoir, c’est le patriarcat Â». C’est super d’arriver dans un contexte tel mĂŞme s’il y a toujours des points de rĂ©sistance. C’est un contexte bien diffĂ©rent d’il y a 20 ans quand j’étais en primaire, c’est prometteur !

Pourquoi faire de la prĂ©vention auprès des enfants ?

Il est essentiel de commencer la prévention dès le plus jeune âge parce que c’est là qu’il et elle acquière des mécanismes qui mènent à l’inégalité entre les filles et les garçons et plus tard entre les femmes et les hommes. Pouvoir faire cette prévention permet d’anticiper ces comportements qui peuvent devenir violents à l’âge adulte, et donc de prévenir les violences et dans le pire des cas, les féminicides.

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