Meet the French women who fight against violence against women: Lili

interview conducted by Raphaëlle Jouannic, 3rd generation WAVE Youth Ambassador (2022-2024) from France

Lili is an activist in the #NousToutes collective, where she was involved during the famous march against gender-based violence on 25 November. Here she met the members of a local collective in Paris with whom she now campaigns. 

#NousToutes is the largest French collective on the subject of gender-based violence. 

In 2017, 1 in 2 women (53%) had already experienced sexual violence in France. In 91% of cases, they know the aggressors. (Le Figaro and France Info, 2017; “Cadre de vie et sĂ©curitĂ©”, 2019) 

What do you do for activism?

I started by paper clipping and paper art sticking and doing stencil actions.  We also hand out flyers in demonstrations and distribute violentometers, which demonstrates scales of violence within the couple.

How do you feel when you are an activist?

Sticking in particular is very strong for us! We take over the street and we feel powerful among ourselves. And we’re doing something a bit illegal… when you know that normally everything that is criminal is a hyper-male action, there is a privilege of violence and lawlessness by guys [laughs].

What is the purpose of the collages?

I think the collages serve a triple purpose: they empower us when we collage, they shock and challenge people who see them on the street, and they remind us of our support for women and children who are victims of gender-based and sexual violence.

Have you ever been assaulted while collaging? 

When someone sees us in the street collages, they may make remarks. Some people question our messages, or they don’t care about the messages, but they are just against what we are doing. We also have a lot of trolls on social media, but we quickly get rid of them. We are still supported by many people!

What would you say to someone who wants to get involved in activism?

You have to be in line with your values. If there’s an issue that’s important to you and you don’t want to say that you can’t do anything about it, get involved. Associations are wide open. Even if you don’t know anything about it, if you are only available for occasional actions, that’s fine. If you get involved by reading books on the subject at home, that’s fine too, there’s no pressure.

What is femicide for you, and why is it good to talk about it?

Femicide is when a woman is killed because she is a woman. In France, we mainly have conjugal femicides, but throughout the world there are also infant homicides or honor killings, for example. I think it’s good to define it to recognise that the status of women is part of a patriarchal system of domination, of which they are the victims. It shows that it’s not always a coincidence that men kill women, it’s a social construction, it’s not just a fact.


A la rencontre des Françaises qui se battent contre les violences faites aux femmes : Lili

Lili est militante dans le collectif #NousToutes dans lequel elle s’est engagĂ©e lors de la cĂ©lèbre marche contre les violences sexistes et sexuelles du 25 novembre, oĂą elle a rencontrĂ© les membres d’un collectif local de Paris avec qui elle milite aujourd’hui. 

#NousToutes est le plus grand collectif français sur le sujet des violences sexistes et sexuelles. 

En 2017, 1 femme sur 2 (53%) avait dĂ©jĂ  subi une violence sexuelle en France. Dans 91% des cas elles connaissent les agresseurs. (Le Figaro et France Info, 2017 ; « Cadre de vie et sĂ©curitĂ© Â», 2019) 

Que fais-tu pour militer ?

J’ai commencĂ© par coller et faire des actions de pochoirs.  On fait aussi du tractage en manif’ et des distributions de violentomètres, c’est une Ă©chelle des violences au sein du couple.

Comment te sens-tu quand tu milites ?

Coller en particulier est hyper fort pour nous ! On reprend possession de la rue, on se sent puissante entre nous. En plus on fait quelque chose d’un peu illĂ©gal… quand on sait que normalement tout ce qui est dĂ©linquance c’est une action hyper masculine, il y a un privilège de la violence et de la dĂ©linquance par les mecs [rires].

A quoi servent les collages ?

Je pense que les collages ont une triple utilitĂ© : ils nous donnent du pouvoir lorsqu’on colle, ils choquent et remettent en question les personnes qui les voient dans la rue, et ils rappellent notre soutien aux femmes et enfants victimes de violences sexistes et sexuelles.

Est-ce que ça t’est dĂ©jĂ  arrivĂ© d’être agressĂ©e pendant un collage ? 

Quand quelqu’un nous voit dans la rue en train de coller il peut nous faire des remarques. Certains remettent en question nos messages, ou ils n’en ont rien Ă  faire de ces messages mais ils sont simplement contre notre action. On a aussi beaucoup de trolls sur les rĂ©seaux sociaux mais on les vire rapidement. On est quand mĂŞme soutenues par beaucoup de personnes !

Que dirais-tu Ă  une personne qui a envie de s’engager dans l’activisme ?

Il faut être en accord avec ses valeurs. S’il y a un sujet qui te tient à cœur et tu n’as pas envie de te dire que tu n’as rien fait pour, engage-toi. Les associations sont grandes ouvertes. Même si tu n’y connais rien, si tu n’es disponible que pour des actions ponctuelles, c’est très bien. Si tu t’engages en lisant des bouquins sur le sujet chez toi c’est bien aussi, il n’y a aucune pression.

Qu’est-ce que le fĂ©minicide pour toi, et pourquoi est-ce bien d’en parler ?

Le féminicide c’est quand on tue une femme parce qu’elle est une femme, selon les pays les causes de féminicides sont différentes. En France, on a principalement des féminicides conjugaux mais à travers le monde il y a aussi les infanticides ou les féminicides pour l’honneur par exemple. Je pense que c’est bien de le définir pour reconnaître que le statut de la femme s’inscrit dans un système patriarcal de domination dont elles sont victimes. Ça montre que ce n’est pas toujours une coïncidence que les hommes tuent des femmes, ça vient d’une construction sociale, ce ne sont pas juste des faits divers.

WOMEN AGAINST VIOLENCE EUROPE